Comment Devenir Un Bon Joueur 1

On dit souvent que le poker est un jeu complexe aux règles simples. C’est juste. L’assimilation des règles est à la portée de n’importe quel joueur, mais la maîtrise de toutes les subtilités est réservée aux plus grands d’entre eux. Ce chapitre, au même titre que celui consacré à la partie psychologique, va vous donner toutes les clefs pour devenir un bon joueur.

Les probabilités
Les probabilités sont au cœur du poker. Quelles sont vos chances de survie, si vous ne connaissez ni la valeur réelle de vos cartes, ni les chances d’amélioration de votre main? La réponse est simple: nulles!

Le poker est rythmé de décisions clés que vous êtes tenu de prendre à des moments stratégiques. Pour cela, la connaissance des probabilités constitue le socle de votre réflexion. Maîtrisez-les, vos décisions n’en seront que plus justes.

Une dernière chose avant d’entrer dans ce monde cartésien. Vous n’avez pas besoin d’être bon en maths pour devenir un grand joueur! Il vous suffit de connaître les quelques chiffres qui vous aideront à appréhender la valeur réelle de votre main. Que les nostalgiques des cours de maths ou les plus curieux ne s’inquiètent pas, les formules seront détaillées dans les premiers exemples.

Pocket cards
Le nombre total de combinaisons

Lorsque deux cartes sont distribuées d’un jeu de 52 cartes au Texas hold’em, cela génère 1 326 combinaisons possibles.
En effet, la première carte peut être n’importe laquelle parmi les 52 cartes, et la deuxième carte n’importe laquelle parmi les 51 restantes. Sachant que l’ordre des cartes n’a aucune importance, il est nécessaire de diviser le produit des combinaisons par le nombre de façons de classer les deux cartes. Ce qui donne (52 x 51 )/2 = 1326.
Maintenant, sachant que les couleurs n’ont pas de valeur relative au poker, cela réduit considérablement le nombre de mains uniques. Il existe exactement 169 mains uniques.
Ainsi, D(P),6(T) est considéré de même valeur que 6(CA),D(C), au même titre que 7(CA),7(T) et 7(P),7(C) ou que R(T),3(T) et R(C),3(C).

le calcul est donc le suivant: 13 paires de valeur différente
+ 78 combinaisons de deux cartes de même couleur
+ 78 combinaisons de deux cartes de couleur différente = 169 combinaisons de mains uniques.


Les différentes combinaisons

Avant de commencer, vous devez parfaitement connaître les différentes combinaisons possibles de cinq cartes et leur ordre de valeur. Pourquoi? Tout simplement, parce que les deux premières cartes qui vous sont distribuées constituent une partie d’une ou plusieurs combinaisons potentielles de cinq cartes.
Ainsi, vous devez voir plus loin que la seule valeur de vos deux cartes, et intégrer les futures cartes ouvertes qui sont susceptibles de former une combinaison de cinq cartes.
Nous considérons alors les combinaisons de deux cartes par leur potentiel d’amélioration.

Une paire

Pour chaque valeur donnée, il est possible de constituer six paires différentes (2(P)2(T), 2(P)2(C), 2(P)2(C), 2(T)2(CA), 2(C)2(CA)). Sachant qu’il ya 13 valeurs dans un jeu de 52 cartes, il existe 78 paires possibles (13 x 6 = 78).

En considérant 1 326 combinaisons possibles, vous avez 5,9 % de chances d’avoir une paire en pocket cards, soit un peu plus d’une chance sur 20.
Vous avez autant de chances d’obtenir une paire d’As qu’une paire de 2 (0,45 % pour chacune des valeurs). Simplement, l’une est plus forte que l’autre.
Une paire vous permet de viser, en premier lieu, une double paire, un brelan, un carré ou un full.


Deux cartes de même couleur (dont consécutives)

Pour chaque couleur, il existe 78 combinaisons possibles de deux cartes ([13 x 12]/2). Sachant qu’il y a quatre couleurs, 312 combinaisons sont réalisables.

Ainsi, vous avez 23,5 % de chance d’avoir deux cartes de même couleur en pocket cards, soit un peu moins d’une chance sur 4.
Vous avez autant de chances d’obtenir A(P),R(P) ou A(C),V(C) ou 6(CA),3(CA) (0,3 % pour chacune des combinaisons possibles), mais ayez bien en tête que les combinaisons hautes ou consécutives (deux cartes qui se suivent) offrent plus de chances de gagner.

Deux cartes de même couleur (ou assorties) vous permettent de viser, en premier lieu, une couleur ou une suite si les cartes se suivent. Toutes les autres combinaisons sont possibles selon la nature du board.

Deux cartes consécutives (dont de même couleur)
Il est possible de former 13 suites différentes de deux cartes. Sachant que pour chaque suite, il est possible de permuter quatre fois chaque carte, il existe 208 combinaisons possibles (13 x 4 x 4).
Ainsi, vous avez 15,7 % de chances d’avoir deux cartes qui se suivent en pocket cards, soit près d’une chance sur 7.
Vous avez autant de chances d’obtenir D(T),V(C) que 3(T),4(CA) en pocket cards (1,2 % pour chacune des combinaisons), mais les combinaisons les plus hautes seront plus souvent gagnantes.

Deux cartes consécutives vous permettent de viser, en premier lieu, une suite voire une couleur si les cartes sont de même couleur. Toutes les autres combinaisons sont possibles selon la nature du board.

Deux cartes consécutives de même couleur
Sachant qu’il est possible de former 13 suites différentes avec deux cartes, et qu’il existe quatre couleurs, 52 combinaisons sont réalisables.

Vous avez donc 3,9 % de chances d’avoir deux cartes qui se suivent et de même couleur en pocket cards, soit approximativement une chance sur 25.

Deux cartes consécutives de même couleur vous permettent de viser, en premier lieu, une couleur, une suite voire même une quinte flush. Les autres combinaisons restent possibles selon la nature du board.


Deux cartes fortes non consécutives de couleur différente

Cette catégorie regroupe les combinaisons suivantes: AD, AV, A10 et RV. Ces cartes sont individuellement fortes, mais par contre ne sont ni consecutives, ni de même couleur.

Vous avez 3,6 % de chance d’obtenir en pocket cards les combinaisons figurant ci-dessus, soit une chance sur 28.

Ces combinaisons vous permettent de viser, en premier lieu, une grosse paire, une grosse double paire, un brelan ou une suite. Les autres combinaisons restent possibles en fonction du board.

En fonction de ces probabilités – et en intégrant le fait que certaines combinaisons soient possibles dans deux catégories différentes (deux cartes consécutives comprennent également deux cartes consécutives de même couleur) -, vous pourrez constater que vous obtiendrez une de ces combinaisons un peu moins d’une fois sur 2.

 

Ce tableau vous permettra d’avoir une vision globaledes combinaisons exposées ci-dessus.

 

POCKET CARDS

PROBABILITÉ

UNE CHANCE SUR

EXEMPLE

Paire

5,9 %

20

D(T)D(P)

Deux cartes de même couleur

23,5 %

4

3(T)7(T)

Deux cartes consécutives

15,7 %

7

10(CA)V(P)

Deux cartes consécutives de même

3,9 %

125

5(C)6(C)

couleur

Deux cartes fortes non consécutives de

1 3,6 %

128

A(T)D(CA)

couleur différente

Afin d’affiner votre analyse et de combler votrecuriosité, ce tableau propose en vrac la probabilité d’obtenir certainescombinaisons spécifiques.

 

POCKET CARDS PROBABlILlTÉ
AA 0,45 %
33 0,45 %
AR de même couleur 0,3 %
AR de couleur différente 0,9 %
AR 1,21 %
03 1,21 %
AA, RR, DO, VV ou 10 10 2,3 %
Deux cartes de même couleur à partir du 10 3,02 %
Deux cartes de valeur Dame ou plus 4,98 %
Deux cartes de valeur Valet ou plus 9,05 %
Deux cartes de valeur 10 ou plus 14,3 %
Deux cartes de valeur 9 ou plus. 20,9 %
Deux cartes contenant au moins un As 15,4 %

 

 

Poker – Combien Miser

Lune des décisions les plus difficiles au Texas Hold’em No Limit est de savoir combien miser quand on a un gros jeu. En d’autres termes, comment faire commettre à un adversaire l’erreur de suivre alors qu’il est visiblement sur un tirage? En misant assez pour ne pas lui offrir une cote alléchante, mais pas trop non plus pour ne pas le faire fuir et extraire le maximum possible du coup. Pour cela, il vous faur savoir calculer les cotes financières et les manipuler à votre avantage, pour vous prémunir contre d’éventuels tirages adverses. Plaçons-nous donc maintenant dans la situation où c’est vous qui avez la meilleure main et où votre adversaire est selon toute vraisemblance sur un tirage (il se contente de checker et/ou de suivre). Dans ce cas, il convient évidemment de miser pour protéger votre main et pour ne pas le laisser tenter son tirage gratuitement.

D’abord, étudiez attentivement le board et imaginez les tirages sur lesquels votre adversaire peut se trouver: couleur, quinte bilatérale, quinte ventrale, etc. Ensuite, calculez la cote à partir de laquelle il n’a plus intérêt à suivre et misez en conséquence, c’est-à-dire assez pour que sa cote financière s’effondre jusqu’à être au moins inférieure à la cote pour compléter son tirage. Ainsi, soit il se couche et vous gagnez le pot, ce qui est toujours un bon résultat, soit il suit, auquel cas vous l’aurez poussé à commettre une faute. Et s’il réussit finalement son tirage, il ne vous reste plus qu’à vous coucher, à vous consoler en vous disant que le coup était bien joué de votre part et à attendre votre heure! Car, sur la durée, votre adversaire sera forcément perdant s’il persiste à caller vos enchères en dépit d’une cote financière inadéquate. Pure histoire de statistiques!

Alors, comment déterminer le montant correct de votre mise? Il n’y a pas de réponse ferme et définitive à cette question, mais on peur définir la limite entre les bonnes et les mauvaises mises. Imaginons par exemple que le board est 2(Hearts),7(Hearts),V(Spades),10(Clubs), que vous avez D(Clubs),V(Diamonds), donc la top paire, et vous pensez que votre adversaire a A-X à cœur pour un tirage à la couleur. Il a donc un total de douze ours: trois As, qui lui donnent la paire gagnante, et neuf cartes pour la couleur, soit une cote de 34 contre 12 (environ 2,8 contre 1) de tirer un As ou une couleur et de vous battre. Si le pot est de 100€, une mise de 55€ lui donne une cote financière de 155 contre 55, c’est-à-dire 2,8 contre 1, la même que sa cote pour réussir son tirage. En conséquence de quoi toure mise supérieure à 55€ le fera commettre une erreur s’il calle, alors que toute mise inférieure à 55€ lui permettra de suivre de façon profitable. Votre seuil minimal de mise est donc ici de 55€.

Maintenant que l’on a identifié tous les montants « corrects », comment choisir? Tout dépend de ce que vous voulez obtenir. Si le pot est déjà conséquent et que vous voulez le remporter immédiatement, vous pouvez miser plus que son montant ou même carrément engager tout votre tapis. Il y a alors peu de chances qu’un joueur avec un minimum de connaissance du jeu suive. Mais si vous êtes joueur et que vous voulez que votre adversaire suive tout en mettant les chances et les statistiques de votre côté, vous devez estimer le plus gros montant supérieur à 55€ qu’il est susceptible de payer, et ainsi maximiser son erreur. Mais attention! Gardez bien à l’esprit que, plus votre mise s’approche des cotes de tirage de votre adversaire, plus votre coup est risqué et l’erreur de votre adversaire, faible.

Pour les plus matheux, voici la formule exacte qui s’applique dans toutes les situations. Si P est le pot, x le montant minimal de la mise qui fera faire une erreur à votre adversaire s’il suit, et C la cote de votre adversaire pour réussir son tirage, x doit être choisi tel que:
(P + x) : x = C, soit x = votre mise minimale = P : (C – 1)

On peur ainsi retenir que, si votre adversaire a une cote de 2 contre 1 (ce qui correspond à 15 ours), il convient de miser au moins le montant du pot. S’il a une cote de 3 contre 1 (entre Il et 12 ours), la moitié du pot suffit. Et s’il a une cote de Il contre 1 (4 ours), comme pour une tentative de suite ventrale, il vous suffit de miser un peu plus du dixième du pot pour lui faire commettre une erreur.

Voilà, vous avez à présent toures les armes pour faire payer correctement vos bons jeux. Pourtant, le travail n’est pas tout à fait terminé, il faut encore surmonter les affres de la river. ..

Le danger des cotes induites
Vous venez de miser le pot (100€) avec vos deux paires, et votre adversaire suit avec ce que vous pensez être un tirage à 3 contre 1 (exemple précédent du tirage à la couleur avec A-X). Le pot est donc maintenant de 300€. A-t-il commis une erreur? Presque, mais il manque encore un paramètre pour compléter notre équation: allez-vous suivre ses futures mises s’il réussit son tirage? C’est ce que l’on appelle les « cotes induites ». S’il réussit son tirage sur la river et parvient à vous faire suivre une mise de 200€, il aura alors gagné suffisamment pour rentabiliser sa tentative sur le mm. Il est important de garder à l’esprit que le Texas Hold’ em No Limit est un jeu d’erreurs. Si vous faites moins d’erreurs que vos adversaires, vous les battez. Or, en leur donnant des cotes induites, non seulement vous faites une erreur vous-même, mais en plus vous « annulez » l’erreur précédemment commise par votre adversaire en transformant son coup perdant en coup gagnant. Il est certes difficile de se coucher après avoir eu le meilleur jeu, fait les bonnes mises et engagé de l’argent dans le coup, mais c’est une discipline qu’il faut acquérir pour gagner.

L’arme absolue du No Limit : le all in
Les mises sur le flop sont particulières parce qu’il reste deux cartes à venir, ce qui peut générer des situations où le aH in, possible au Texas Hold’ em No Limit, devient une arme redoutable. Prenons le cas où vous avez AR assortis en main, un tirage couleur au flop alors que votre adversaire a touché une paire inférieure à l’As ou le Roi. Le pot est de 100€, et votre adversaire mise 150€, ne vous donnant une cote que de 1,7 contre 1. Avec quinze ours (9 pour la couleur + 3 As + 3 Rois) et une cote de 2,1 contre 1, vous ne devriez logiquement pas suivre. Mais vous avez une bien meilleure option que suivre ou vous coucher: le aU in ! En effet, avec quinze ours et deux cartes à venir, vous avez un peu plus de 54 % de chances de remporter le coup face à une paire inférieure. Miser aU in dans ces conditions est alors une arme très puissante: non seulement vous êtes favori du coup dans le cas où il serait joué jusqu’au bout, mais en plus vous faites basculer la pression sur votre adversaire car, bien qu’il ait une cote suffisante pour continuer le coup avec sa paire flopée, vous l’obligez à imaginer qu’il peut faire face à un brelan ou à deux paires, voire à la même paire avec un meilleur kicker.
Une autre situation se prête particulièrement bien à ce coup: si vous avez à la fois un tirage à la couleur et une suite bilatérale, vous êtes favori sur le flop face à une paire et avez environ une chance sur deux de gagner contre deux paires. Si en revanche vous êtes confronté à un brelan, vous n’êtes plus favori et perdez en outre toute chance de voir votre adversaire se coucher.

Tous ces calculs, si précis en apparence, pourraient faire croire que le poker se limite à une analyse purement mathématique d’une situation, analyse qui donnerait la meilleure marche à suivre. Pourtant, il ne faut pas oublier que, dans tous les exemples parcourus, nous avons supposé connaître les cotes de nos adversaires, c’est -à-dire leur jeu. Deviner les cartes de son adversaire reste évidemment le plus difficile, et doit être votre première préoccupation. Il y aura toujours une incertitude et vous changerez peut-être d’avis au cours du coup, mais une fois que votre jugement sera fait vous pourrez vous lancer dans vos calculs et décider alors du montant approprié de vos mises.

ATTENTION AUX ERREURS EN COMPTANT VOS OUTS !
Un out est une carte qui, si elle tombe, est censée vous garantir le jeu gagnant. Malheureusement, vous ne pouvez pas toujours être sûr à 100 % que, même en réussissant votre tirage, vous gagnerez le coup. Par exemple: après le turn, vous avez un tirage à la couleur, donc neuf outs i si alors un de vos adversaires a un brelan, vos deux outs, qui feraient une paire sur le board, ne sont plus valables car ils donneraient alors un full à votre adversaire. Sans compter qu’un autre joueur peut aussi tenter la même couleur que vous mais à une hauteur supérieure … De même, un tirage à la suite peut être amputé d’outs qui rendraient aussi une couleur possible, et vos huit outs ne sont plus finalement que six, ou même quatre si deux couleurs se profilent. Il faut donc agir avec précaution quand il s’agit d’estimer son nombre d’outs, et réévaluer sa situation à chaque carte en affinant sa perception des jeux adverses par rapport au sien.

Poker – L’espérance De Gain

Lespérance de gain répond mathématiquement à la question: faut-il suivre ou pas? Elle y répond plus directement et plus exactement que le calcul de la cote financière, mais elle nécessite des calculs qui peuvent quelquefois s’avérer ardus s’ils doivent être effectués très rapidement, dans l’effervescence du jeu et sous la pression des autres joueurs, qui peuvent demander le « time », un temps limite accordé à chacun pour la réflexion. Il est néanmoins utile d’en donner la formule.

L’espérance de gain se calcule ainsi :
(Votre probabilité de gain x montant du pot) – (Votre probabilité de perdre x votre mise pour suivre) = Espérance de gain.
Ainsi, si l’espérance de gain est positive, vous devez suivre, et si elle est négative, vous devez vous coucher.

Dans notre 1er, exemple:
Vous avez au turn 19,6 % de chances de réussir votre tirage à la couleur, et donc, à l’inverse, 81,4 % de chances de la manquer. Le pot total que vous pouvez potentiellement remporter est de 200€, mais vous devez suivre à hauteur de 100€.
Votre espérance est: (200 x 19,6 %) – (100 x 81,4 %) = – 41,3. Lespérance est franchement négative, jetez vite vos cartes!
Si en revanche, votre adversaire ne mise plus que 30€, alors l’espérance de gain devient positive:
(130 x 35 %) – (30 x 65 %) = 26.

Attention!
Une cote favorable ou une espérance de gain positive ne signifient pas que vous allez compléter votre tirage et gagner le coup! Ils indiquent simplement une marche à suivre sur le long terme, une approche statistiquement gagnante et rentable sur la durée.

Quelquefois, les cotes vous conseilleront d’abandonner le coup alors que vous touchiez finalement votre carte gagnante. Surtour, n’ayez pas de regrets! Car ce que les calculs vous disent, c’est qu’à ce prix-là (celui de la mise à suivre) vous ne gagnerez pas le coup assez souvent pour rentabiliser votre mise et rentrer dans vos frais. Il ne faut jamais oublier que, gagner au poker, ce n’est pas être gagnant sur une session de cash game et perdant sur cinq, mais l’inverse, ou gagner quelques coups de-ci de-là dans un tournoi mais arriver au bout, à force de rigueur et de patience.

Poker – La Cote Financière

Vous savez à présent calculer les probabilités de tirage dans toutes les situations, et en particulier dans les situations les plus courantes du Texas Hold’ em (tirage de couleur, de quinte, des deux … ), que nous vous conseillons de retenir pour ne pas avoir à refaire les calculs dans le feu de l’action. Mais, pour compléter ces tirages, devez-vous suivre toutes les mises adverses, à n’importe quel prix? Bien sûr que non! Il faut que le jeu en vaille la chandelle. En d’autres termes, il faut que les gains potentiels du coup soient à la hauteur des risques que vous prenez en suivant, c’est-à-dire à la hauteur de votre investissement. C’est là qu’intervient la cote financière du pot, appelée « pot odds ». Pour suivre dans un coup en étant sûr que cela soit statistiquement rentable, il faut que le rapport entre la cote financière offerte par le pot et les chances d’amélioration de votre main soit en votre faveur.

Prenons un exemple concret. Vous avez A(Clubs),10(Clubs) et le board est 8(Clubs),R(Clubs),4(Hearts),7(Diamonds). Vous avez donc un tirage à la couleur. Le pot est de 100€ et votre adversaire mise 100€. Devez-vous suivre ? Pour le savoir, il faut déjà examiner ses chances de gain, donc évaluer le nombre de vos ours, ces cartes susceptibles de vous faire gagner. Neuf cartes peuvent vous faire gagner (les neuf cartes à trèfle restantes) parmi quarante-six qui vous sont inconnues (les 52 cartes du paquet auxquelles on retire vos 2 cartes et les 4 cartes du tableau) : neuf cartes peuvent vous faire gagner et trente-sept vous faire perdre. Vos chances de gain, votre cote, sont donc de 37 contre 9, soit 4,1 contre 1. La cote financière, ou cote du pot, elle, est de 100 à ajouter pour 200 à gagner (les 100€ du pot + les 100€ que mise votre adversaire). Elle est donc de 200 contre 100, soit 2 contre 1. Pour savoir si vous devez suivre cette mise, il vous faut comparer les deux cotes. Vous voyez ici que la cote offerte par le pot (2 contre 1) n’est pas en adéquation avec vos chances d’amélioration (qui sont de 4,2 contre 1) : les risques que vous devez prendre pour gagner le pot sont trop supérieurs à sa rentabilité. Résultat: vous devez vous coucher. Ce qui ne devrait pas être une surprise!

Imaginons à présent que votre adversaire ne mise plus 100€ mais 30€ dans le pot de 100. Devez-vous suivre? Pour le savoir, il faut recommencer les calculs. Pas celui de votre cote, qui est toujours la même et vaut 4,1 contre 1, mais la cote du pot! Elle vaut mai{ltenant 4,33 contre 1 (30 à rajouter pour gagner 130, soit 130 : 30 = 4,33). A partir de là, vous devez suivre car ce que le pot a à vous apporter est en adéquation avec vos chances d’amélioration, et donc de gains.

Il en découle une règle simple:
• si vos chances d’amélioration sont supérieures à la cote du pot, il vous faut suivre ;
• si vos chances d’amélioration sont inférieures à la cote du pot, il vous faut passer.

Astuce: vous connaissez les probabilités de tirage les plus courants en pourcentage, donc, pour comparer ces probabilités à la cote du pot dans une situation donnée, le plus simple est encore de convertir cette cote en pourcentage. Pour cela, il suffit d’ajouter les deux chiffres du rapport et de diviser 100 % par le total obtenu. Ainsi, dans notre premier exemple, la cote du pot est de 2 contre 1. Or 2 + 1 = 3 et 100 % : 3 = 33,33 %. Donc la cote du pot est de 33,33 %. Qui se compare aisément aux 19,6% de chances de toucher sa couleur à la river (voir tableau 2). Dans le second exemple : 4,33 + 1 = 5,33 et 100 % : 5,33 = 18,75 %, effictivement inférieur aux 19,6 % de chances de trouver un trèfle.

Les Probabilités De Tirage Après Le Flop

• LES PROBABILITÉS DE TIRAGE APRÈS LE FLOP
Heureusement, tous les coups ne se jouent pas au tapis avant le Flop, loin s’en faut! Dans la grande majorité des cas, il faut négocier le Flop, le tum et la river. Or, il arrive quelquefois que vous trouviez le Flop alléchant sans toute fois avoir trouvé la moindre paire! C’est le cas quand vous avez deux cartes assorties en main et que le Flop affiche deux cartes de votre couleur, ou quand vous avez deux cartes qui complètent éventuellement une suite par les deux bouts (par exemple, vous avez 6-8 en main et le Flop est 5-7-V). On dit alors que vous êtes « en tirage ». Dans ces cas-là, il faut savoir de combien de car tes vous disposez pour compléter avec succès votre tirage. Ces cartes, appelées des « outs », sont toutes les cartes qui améliorent votre main de départ et/ou complètent votre tirage. Dans le cas de notre tirage à la couleur par exemple, vous avez au total 9 outs (treize cartes de votre couleur, auxquelles il faut sous traire les deux que vous avez en main et les deux du Flop). Dans le cas du tirage à la quinte, vous disposez au total de 8 outs : quatre 4 et quatre 9 vous donnent en effet la suite 4-5-6-7-8 ou 5-6-7-8-9.

Une fois le flop dévoilé, la première étape, décisive, sera de chiffrer le nom bre d’ outs dont vous disposez pour améliorer votre main. Cette démarche doit devenir un réflexe qui vous aidera à mieux situer votre jeu.
La seconde étape consistera à évaluer votre probabilité de « toucher» l’un de ces ours (au tum ou à la river), et donc de compléter votre tirage avec succès, alors qu’il reste encore deux cartes à venir. Il existe pour cela une formule générique, simple et efficace, qui, même si elle n’est qu’approximative, donne une estimation fidèle de vos chances de gain, exprimées en pourcentage. De plus, le calcul est rapide, ce qui peut se révéler très précieux dans le feu de l’action ! Cette formule est couramment appelée « formule des outs ». Il suffit de multiplier votre nombre d’ours par trois, puis d’ajouter au résultat obtenu le nombre d’ours auquel on a préalablement soustrait le chiffre 8.

La formule des outs
Plus simplement, la formule donne ceci:
(nombre d’ours x 3) + 8 = la probabilité de toucher un our (en pourcentage). Dans notre exemple, nous avions neuf outs pour tirer notre couleur ; nos chances de finir à la couleur sont donc: (9 x 3) + 8 = 27 + 8 = 35 %.
Le tableau ci-dessous résume clairement le nombre d’ours que vous avez dans les situations les plus courantes du Hold’ em, ainsi que la probabilité d’en tirer un après le flop, c’est-à-dire au turn OU à la river, quand il reste encore deux cartes à venir. Nous vous conseillons de retenir ces pourcentages …

Au flop,                Vous espérez     Nombre d’outs     Probabilité de
vous avez             améliorer en                               toucher un out
Une paire              brelan               2                       8,5 %
Deux paires           full                   4                       16,5 %
Un tirage               quinte               4                      16,5 %
quinte ventral                     
Un tirage               quinte               8                      31,5 %
quinte bilatéral                     
Quatre cartes         couleur              9                      35 %
assorties                     
Un tirage quinte     quinte ou couleur  15                  54,1 %
bilatéral + un tirage                 
couleur                     

 
Examinons maintenant le cas où le turn a été retourné et qu’il ne reste plus qu’une carte à veniJ; la river.

Au turn,                 Vous espérez     Nombre d’outs     Probabilité de
vous avez              améliorer en                               toucher un out
Une paire               brelan                2                      4,3 %
Deux paires            full                    4                      8,7 %
Un tirage                quinte                4                      8,7 %
quinte ventral             
Un tirage                quinte                8                      17,4 %
quinte bilatéral             
Quatre cartes assorties couleur          9                      19,6 %
Un tirage quinte     quinte ou couleur  15                   32,6 %
bilatéral
+ un tirage couleur
 

On peut retenir que, pour passer du turn à la river, les chances de compléter un tirage sont très approximativement divisées par deux par rapport au cas où on passe du fiop à la river.

Aïe, Bad Beat!

Il arrive bien que les probabilités soient largement en votre faveur, vous perdiez tout de même le coup. On parle alors de bad beat, littéralement, de "mauvais coup". Et si certains sont dans la limite du supportable, d’autres peuvent rendre carrément chèvre! Imaginons par exemple que vous ayez une paire de Six en main et votre adversaire une paire de Cinq. Vous êtes favori à 82 %. Mais les cartes sont facétieuses, et vous trouvez tous les deux votre brelan au flop : V-5-6. Magnifique! Vous êtes à présent assuré de gagner le coup à plus de 9S % ! C’est presque le scénario rêvé, car votre adversaire, qui ne se doute pas de votre jeu, ne peut se sortir de ce coup avec son jeu, lui aussi énorme, et va probablement vous livrer tous ses jetons. Oui, mais voilà, si le turn est un anodin Huit, la river est un … Cinq! Le dernier du paquet, la seule et unique carte qui puisse faire gagner votre adversaire en lui donnant un carré … Terrible bad beat, et énorme coup au moral (et accessoirement au portefeuille). Et même si la tentation est grande, il ne faut jamais se focaliser sur un bad beat et se lamenter sur cette effroyable malchance qui s’acharne décidément sur vous et sur personne d’autre. Ce genre de revers fait partie intégrante du jeu, et sans ces innombrables coups du sort, le poker ne serait pas ce qu’il est: ingrat, stressant, parfois injuste mais toujours unique et passionnant. Le bon réflexe à avoir dans ce genre de situation est d’abord de se remettre en question, de se demander si on a employé la bonne stratégie, si le bad beat n’aurait pas pu être évité avec un autre schéma de jeu, si on n’avait pas donné de carte gratuite dans l’espoir d’attraper son adversaire ou encore grâce à une relance plus substantielle, etc. Il faut d’abord rester lucide, analytique, éviter de tomber dans la paranoïa, et surtout prendre patience. Car le bad beat n’est que l’arbre qui cache la forêt, la manifestation la plus visible de la chance. Or, quoi qu’il arrive, celle-ci est équitablement partagée à terme. Au final, seules les capacités intrinsèques de chacun feront la différence.

Et pour se rassurer et se consoler, il ne sera pas vain de souligner ici un paradoxe inhérent au bad beat: si vous êtes plus souvent la victime que l’auteur de bad beats, c’est sans doute parce que vous jouez mieux que la plupart de vos adversaires! En effet, c’est tout simplement parce que votre main est plus souvent favorite que celle de vos adversaires en situation de mises importantes ou de ail in préflop. Cela traduit le fait que vous sélectionnez bien vos mains de départ et que vous avez une bonne lecture des jeux adverses, un atout qui jouera inévitablement en votre faveur sur le long terme. Inversement, si vous "donnez" plus de bad beats que vous n’en "recevez", vous pouvez alors raisonnablement vous interroger sur vos talents de joueur de poker!

Poker – Tout est relatif

Au Texas Hold’em, aucune main de départ n’est forcément gagnante. Ni forcément perdante! Tout comme aucune règle, aucun savoir ne sont absolument rigides. Ainsi, même s’il est essentiel de le connaître, le classement ci-dessus n’a rien de dogmatique. Votre style de jeu dépendra de nombreux autres facteurs que la simple force des mains préflop. En définitive, la qualité principale d’un joueur de poker est sa flexibilité et sa capacité d’adaptation. S’adapter, voilà la clé du succès au poker!

• Tout d’abord, s’adapter au mode de jeu pratiqué. Tournoi ou cash-game ? Il va sans dire que certaines mains parfaitement jouables en cash-game ne le sont absolument plus en tournoi, où le gaspillage des jetons est à proscrire. Mieux, on peut même jeter les meilleures mains selon le moment du tournoi, par exemple si une place in the moneyest en jeu. Ainsi, le champion du monde Tom McEvoy avoue avoir déjà jeté une paire d’As en tournoi pour s’assurer une place en table finale!

• Autre critère déterminant: la position. Même si nous en disons davantage plus loin, nous pouvons d’ores et déjà vous dire que c’est en fonction de votre position à la table que vous pourrez choisir d’être agressif ou, au contraire, de simplement suivre avec prudence. Certaines mains, tout juste bonnes à jeter en premier de parole, peuvent être relancées en fin de parole si personne avant vous n’a manifesté de velléité offensive.

• Ensuite, la profondeur de tapis: mieux vaut bluffer un joueur qui a trois fois moins de jetons que vous qu’un adversaire qui en a cinq fois plus! De même, vous choisirez entre le mode cigale et le mode fourmi en fonction de la hauteur de votre tapis et de celui de vos adversaires.

• Enfin, le nombre de joueurs engagés dans le coup: si votre paire de Dames est largement favorite en tête à tête face à tout autre jeu que AA ou RR, elle perd de sa force si vous n’avez pas su écarter un maximum de joueurs du coup. De même, la valeur des mains préflop est totalement conditionnée par le nombre de joueurs à la table. Si vous êtes dans une table pleine, A-S est une main tout à fait médiocre; elle prend un peu plus de valeur si vous êtes en mode short-handed (six joueurs au maximum à la table), et elle devient une main forte, voire très forte, en tête à tête.

Le Poker – Une science pas comme les autres – 2

De la 17e à la 24e meilleure main
• 8-8 – C’est une paire moyenne, qu’il faut bien entendu jouer, mais prudence si vous êtes parmi les premiers de parole, donc dans une position exposée à tous types de relance.
• Q-I0 assortis – C’est une jolie main de tirage, qui tire sa seule force du fait que les deux cartes soient assorties.
• A-9 assortis – Si l’on excepte les paires, il s’agit là de la première main de notre classement à ne pas offrir de possibilités de suite. Cette main reste relativement forte grâce à l’As et au fait que les deux cartes soient de la même couleur.
• AV dépareillés – Cette main tire sa force de l’As, qui peut s’appuyer sur un kicker très honnête. Pas de possibilités de couleur (du moins à deux cartes), mais A-V offre néanmoins un tirage à la suite si le flop est très favorable.
• V-10 assortis – Même si elle n’est classée que vingt et unième, cette main est statistiquement la meilleure main de tirage: elle offre de très nombreuses possibilités de suite (7-8-9-10-V ; 8-9-10-V-D ; 9-10-V-D-R et enfin la grande suite 10-V-D-R-A), auxquelles s’ajoure une possibilité de tirage à la couleur, voire de quinte flush royale! Seule la hauteur moyenne de cette main explique son classement.
• RD dépareillés – Constituée de deux fortes figures, qui plus est connectées, cette main paraît plus forte qu’elle ne l’est en réalité. Même s’il s’agit d’une main parfaitement jouable, il convient de rester prudent, attentif aux positions et bien sûr au flop.
• A-8 assortis – Comme pour A-9, l’As et la possibilité de couleur donnent toute sa force à cette main; une force qu’il faut relativiser en raison d’un kicker très moyen.
• A-10 dépareillés – C’est la dernière main de la première moitié de ce classement. Il y a une seule possibilité de suite, mais la plus haute, et un As supporté par un kicker tout juste honnête.

Ces mains valent évidemment le coup que l’on suive pour voir le fiop, mais gare aux grosses relances. Ici, votre position sera déterminante: en début ou en milieu de parole, il sera plus avisé de suivre,. en fin de parole, il est possible de relancer si personne ne l’a fait. Attention toutefois aux petits malins qui n’attendaient que cela pour vous piéger et effectuer une surrelance difficile à assumer!

Nous attaquons à présent le deuxième grand groupe des cinquante meilleures mains. Si vous êtes à une table où les joueurs jouent un poker très sérieux, « serré» comme on dit, il sera alors sans doute plus avisé de ne pas jouer ces mains, ou alors uniquement si vous êtes dernier de parole. Mais avez-vous vraiment envie de jouer à une table aussi serrée, et, surtout, en avez-vous le niveau?

De la 25e à la 30e meilleure main
•     K-9 assortis
•    A-7 assortis
•    RV dépareillés
•    A-5 assortis
•    D-9 assortis
•    9-10 assortis

Si l’on peut tout de même caller avec ces mains, même dans des positions exposées, il est plus sage néanmoins de se contenter de ne les jouer que dans des positions intermédiaires.

De la 31e à la 35e meilleure main
•    7-7
•    V-9 assortis
•    A-6 assortis
•    DV dépareillés
•    A-4 assortis

Même topo que pour le groupe de mains précédent, un zeste de prudence en plus.

De la 36e à la 40e meilleure main
•    R-10 dépareillés
•    D-10 dépareillés
•    A-3 assortis
•    R-8 assortis
•     V-10 dépareillés

Des mains qu’il est sage de jeter en premier de parole (juste après les blindes). Il sera en effèt plus avisé de jouer l’une de ces mains si vous êtes en milieu ou en Jin de parole, et qu’il n’y a pas eu de surenchère avant votre tour de parole.

De la 41e à la 50e meilleure main
•    A-2 assortis
•    D-8 assortis
•    6-6
•    5-5
•    4-4
•    V-9 dépareillés
•    10-9 dépareillés
•    3-3
•    9-8 assortis
•    2-2
Avec ces mains, n’engagez vos jetons que dans des circonstances bien précises: une position très peu exposée, pas de relance … Par exemple, si vous êtes de petite blinde et qu’il ne vous reste quâ caller à hauteur de la grosse blinde.

 
Vous savez à présent quelles mains sont plus ou moins jouables; surtout, vous savez que toutes les autres sont bonnes à jeter! C’est déjà partir avec un net avantage sur les éternels débutants que vous ne manquerez pas de croiser aux tables où vous jouerez. Et si vous perdez néanmoins quelques coups uniquement imputables aux mauvais génies du jeu, dites-vous bien que le poker est un jeu qui s’inscrit dans la durée: sur le long terme, le choix judicieux de vos mains et la technique viennent toujours à bout de quelques éclats de chance ou de malchance, qui, par définition, ne sont qu’épisodiques.

Le Poker – Une science pas comme les autres – 1

• LES CINQUANTE MEILLEURES MAINS DE DÉPART
Vous avez intégré les règles du Texas Hold’ em, parfait. Passons maintenant à l’étape suivante: le choix des mains. Nous vous avons concocté un « top 50 » des meilleures mains de départ, avec mode d’emploi intégré. Car s’il n’y a (heureusement !) pas de plan de jeu « tout fait» ou de formule gagnante au poker, il y a tout de même quelques fondamentaux. Et savoir évaluer la force de sa main préflop en fait partie. Pour optimiser ses chances de gain et mini¬miser celles de vos adversaires, il faut déjà sélectionner avec soin ses mains de départ. Sur les 1326 mains possibles dont vous pouvez écoper, seule une petite cinquantaine vaut la peine de se mouiller. Voici donc le palmarès de ces cinquante meilleures mains de départ, dans la situation classique d’une table constituée de huit à dix joueurs.

Le top three
• AA – La paire d’As est la main absolue. C’est incontestablement la main de départ la plus forte du Texas Hold’em. « Pocket rockets », « American Airlines », quel que soit le surnom qu’on lui donne, c’est la main que l’on rêve tous de découvrir, notamment dans les fins de tournoi difficiles!
• RR – Juste derrière la paire d’As, la paire de Rois est elle aussi une main significativement plus forte que toutes les autres.
Les Anglo-Saxons, qui appellent cette main KK, l’ont ainsi baptisée « King Kong» ! Un petit nom qui en dit long …
• DD – Ces Dames n’ont pas la quasi-toute-puissance des As et des Rois, mais la paire de Dames reste une main très forte qui fait partie du trio de tête.

Quelle que soit votre position à la table, si vous avez en main l’une de ces trois paires, vous devez relancer et même surrelancer si quelqu’un l’a fait avant vous.


De la 4e à la 6e meilleure main

• VV – La paire de Valets vient clore le petit groupe des grosses paires qui tiennent le haut du pavé. Elle est « jouable» dans à peu près n’importe quelle position, mais pas forcément au prix de n’importe quelle relance. Si un joueur (ou plusieurs) a déjà relancé ou surrelancé dans une position exposée (près des blindes et donc loin du bouton), alors attention, très grosse paire à l’horizon.
• AR assortis (de la même couleur) – C’est une très belle main, qui offre un large éventail de possibilités et de tirages: la paire maximale peut s’appuyer sur le meilleur kicker ; un flop avec un As et un Roi garantit les deux paires les plus fortes; on peut envisager une suite à l’As ou rêver d’une couleur elle aussi « max » ; et si par bonheur les deux sont au rendez-vous, la quinte flush royale n’est plus très loin! Du très beau jeu en perspective …
• 10-10 – Cinquième du classement, la paire de Dix est une main relative¬ment forte, qu’il convient de relancer si personne ne l’a fait avant vous. S’il y a déjà eu une surenchère, entrez quand même dans le coup pour voir le Bop. S’il y a déjà eu une relance mais que vous êtes dernier de parole, on recom¬mande généralement de surrelancer.

Si ces trois mains sont elles aussi des mains de relance et quelqueftis même de sur¬relance, il convient toutefOis d’être plus attentif à la position et aux surenchères éventuelles effectuées avant votre tour de parole qu’avec AA, RR ou DD.

De la 7e à la ge meilleure main
• AD assortis- Moins forte qu’un As et un Roi assortis en termes de hauteur, cette main reste néanmoins puissante; elle procure elle aussi de belles possi¬bilités de couleur et de suite. C’est une main de relance quand la position y est favorable.
• AV assortis – Après AR et AD de la même couleur, la suite logique des (très) fortes mains assorties est AV.
• AR dépareillés – C’est la première des fortes mains à n’être constituée ni d’une grosse paire ni de deux grosses cartes assorties: la main AR dépareillés clôt ainsi le top ten des meilleures mains de départ du Hold’ em.

Encore des mains de relance, mais en position tardive uniquement.

De la 10e à la 16e meilleure main
• RD assortis – Première main de notre palmarès (hormis les paires) à ne pas contenir un As, elle se place notamment devant A-l 0 assortis car elle présente davantage de possibilités de suite que cette dernière.
• A-10 assortis – Légèrement inférieure à RD de la même couleur (voir plus haut), elle fait cependant partie des fortes mains assorties.
• RV assortis – Cette main offre légèrement plus de possibilités de suite que la précédente, et cependant elle arrive derrière A-10. L’explication : le Roi n’est tout simplement pas aussi puissant que l’As.
• AD dépareillés – La hauteur est belle, mais les possibilités de couleur sont très faibles, et les éventuelles suites ne sont qu’occasionnelles.
• 9-9 – Cette paire moyenne a encore de bonnes chances, en tête à tête, face à une main du type AR, AD ou A V Face à plusieurs adversaires en revanche, la force de cette main se révèle assez limitée.
• DV assortis – Une main qui offre des potentialités de suite et de couleur appréciables, mais susceptible de se « faire prendre» à la hauteur par un As ou même un Roi.
• R-10 assortis – Comme pour la main précédente, c’est une belle main de tirage, mais qui ne fait pas le poids en termes de hauteur face à un As.

Ces six mains sont jouables depuis n’importe quelle position et méritent que l’on suive pour voir le flop, en particulier si les enchères n’ont pas été trop élevées. Pourtant, il ne faudra pas hésiter trop longtemps à jeter vos cartes si le flop vous a été défavorable.

Le Poker – Une Science, Un Art et L’art

On a beaucoup dit, beaucoup parlé autour du poker. Et pour cause, ce roi des jeux est un jeu, mieux, un sport excitant, spectaculaire, fascinant et inépuisable. Et parfaitement accessible! Nul besoin d’un grand terrain de jeu, comme pour le foot ou le tennis, d’une piscine, comme pour la natation, ou de chevaux, comme pour l’équitation. Une table, quelques chaises, un paquet de cartes, et vous y êtes ! Mais pour être un as du poker, comme pour être un champion de foot, de tennis ou de toute autre discipline sportive, il faut de solides notions de jeu et beaucoup d’entraînement. Nous sommes là pour vous expliquer ce qu’il est indispensable de savoir pour jouer au poker et comment optimiser ces connaissances pour les appliquer au mieux. Car, contrairement à certaines idées reçues, le poker n’est pas un jeu de chance ou de hasard. Si la chance est effectivement une composante indéniable du jeu, elle reste minime, et les variations statistiques inhérentes au facteur hasard s’annulent dans la durée. Comme le dit si bien Doyle Brunson, la légende vivante et absolue de ce jeu, recordman des titres de champion du monde (dix à son actif!), « le poker est une loterie où les pros ont plus de tickets que les autres ». Pourquoi? Tout simplement parce que le poker est une science parfaitement rationnelle où la technique, la stratégie et l’esprit analytique occupent une place de premier ordre, mais aussi un art, qui nécessite de savoir appliquer cette science de la meilleure des façons, avec du style, des variations, de la réflexion et une bonne dose d’instinct. Et pour ce qui est de l’entraînement, à vous de jouer!