Les Regles Et Le Jargon De Base Du Texas Hold’em

Un adage courant concernant le Texas Hold’ em affirme ceci : "Il suffit de cinq minutes pour en comprendre les règles, mais il faut une vie entière pour le maîtriser!" C’est le défi que tentera de relever cet ouvrage: vous expliquer rapidement mais clairement les règles du jeu, et tenter de vous apprendre à exploiter au mieux ces connaIssances.

Le Texas Hold’ em, plus couramment appelé le Hold’ em, est une des nombreuses variantes de ce qu’on nomme le "poker ouvert". Chaque joueur combine une main de deux cartes – qu’il est seul à connaître – avec un tableau de cinq cartes communes étalées, par étapes, au milieu de la table. Le but est de former la meilleure main de poker possible avec les sept cartes disponibles. On utilise les deux cartes de sa main, mais on peut tout aussi bien n’en utiliser qu’une, voire aucune (si la meilleure combinaison possible est déjà constituée par le tableau des cinq cartes communes). Chaque joueur dispose de jetons qui représentent des sommes définies, soit virtuelles (comme dans le cas d’un tournoi), soit bien réelles (en parties d’argent, ou cash game). Lensemble des jetons de chaque joueur constitue son tapis. Pour participer à un coup de poker, il faut impérati¬vement miser une partie de son tapis, voire son intégralité (voir plus loin), dans l’espoir de remporter les mises des autres joueurs.

 

• LE BOUTON
Dans les parties privées, chaque joueur distribue à son tour. Dans les structures plus formelles que sont les casinos et les cercles de jeu, en revanche, le donneur est toujours la même personne: il s’agit du croupier. C’est alors un objet rond, généralement frappé du mot "dealer" (qui, en anglais, signifie "donneur"), qui indique à tous le donneur virtuel de chaque coup. On appelle cet objet le "bouton").
Le bouton se déplace autour de la table dans le sens des aiguilles d’une mon¬tre. Quand vous serez au bouton, vous parlerez et miserez en dernier, ce qui constitue un net avantage.

• LE COUP COMMENCE …
Avant que les cartes ne soient distribuées, les deux joueurs assis directement à la gauche du croupier doivent placer des mises forcées appelées "blindes"; le premier joueur est la petite blinde et le second la grosse blinde, qui vaut le double de la petite (par exemple, 2€ et 4€). Notez que, dans les parties d’argent, le montant des blindes est fixe, alors qu’il augmente régulièrement lors d’un tournoi. Le croupier distribue ensuite à chaque joueur deux cartes fermées et individuelles. Ces cartes constituent votre main de départ. Ensuite, le tour d’enchères s’amorce, dans le sens des aiguilles d’une montre. Chaque joueur a alors trois options: passer (ou se coucher; fold, en anglais), c’est-à-dire jeter ses cartes sans rien miser; suivre, ou caller, c’est-à-dire entrer dans le coup en payant uniquement le montant de la grosse blinde (4€ dans notre exemple) ; relancer (raise), c’est-à-dire miser au minimum le double de la grosse blinde et au maximum l’intégralité de ses jetons (appelé "tapis"). Si un joueur relance et que personne ne décide de suivre son enchère, il remporte le pot (l’ensemble des mises) et le coup s’arrête là. Sinon, une fois le tour d’enchères terminé, le croupier retourne trois cartes au milieu de la table: c’est le flop. Ces trois cartes communes complètent les deux cartes cachées de chacun des joueurs encore en lice. S’amorce alors un deuxième tour d’enchères sur le même principe que le premier, chaque joueur pouvant passer, miser, relancer (selon l’intérêt que le flop procure à son jeu) ou encore checker. Quand un joueur dit "check" ou "parole", cela signifie qu’il décide de ne pas miser mais qu’il reste dans le coup et se réserve le droit de passer ou de miser quand les autres joueurs se seront déclarés. Encore une fois, si un joueur mise et qu’il n’est pas payé, le coup s’arrête. Après ce deuxième tour d’enchères, le croupier retourne une quatrième carte commune appelée le turn (le véritable terme français est le "tournant", mais il est rarement utilisé). S’ensuit alors un troisième tour d’enchères, sur le même principe que le précédent. Enfin, le croupier retourne une cinquième et dernière carte, appelée la river (la "rivière", dans la langue de Molière, mais, comme pour le turn, l’équivalent français est assez peu courant). Le tableau des cinq cartes communes, le board, est enfin complet. Un dernier tour d’enchères vient clore les débats.

Trois éventualités peuvent alors se présenter:
• un joueur mise et tous les autres encore dans le coup passent. Le joueur remporte le pot sans avoir à montrer ses cartes
• un joueur mise et un ou plusieurs callent, c’est-à-dire qu’ils payent cette enchère "pour voir";
• tout le monde checke.

Dans ces deux derniers cas, on procède au showdown, l’"abattage". Les joueurs encore dans le coup découvrent leurs cartes. Le joueur qui possède la meilleure main de poker de cinq cartes, en l’occurrence la meilleure combinaison formée à partir des cinq cartes communes et des deux cartes individuelles, remporte le coup et empoche tous les jetons misés lors des quatre tours d’enchères. En cas d’égalité entre deux joueurs, le pot est partagé. 

Le Poker

A la question : "Que fais-tu ce soir?", on s’entend de plus en plus fréquemment répondre: "Ce soir, c’est poker!" Que ce soit en privé, pour de conviviales parties entre amis, ou dans les lieux dédiés (casinos, clubs), les Français de tous âges et de tous horizons sociaux s’adonnent désormais au Texas Hold’em. Cette variante du poker, celle pratiquée dans les championnats du monde à Las Vegas, existe depuis des décennies au États-Unis mais n’aura mis que deux petites années à s’imposer dans l’Hexagone. La preuve, par la télévision et les nombreuses chaînes qui retransmettent désormais les tournois internationaux, par la presse, qui en parle régulièrement, par l’Internet et son foisonnement de sites consacrés au jeu, par les clubs et les associations qui fleurissent partout en France, par les nombreuses personnalités qui affichent sans complexes leur passion pour le poker. Autant de facteurs qui accompagnent cette déferlante et l’extra¬ordinaire engouement que suscite le poker de ce côté-ci de l’Atlantique.

Mais pourquoi le poker fascine-t-il autant? Pourquoi cette fièvre qui n’épargne quasiment personne? D’abord parce que le poker est un savant mélange de ruse, de compétition, de stratégie et d’adrénaline. Ensuite parce que l’apparente simplicité du jeu – à l’inverse des échecs ou du bridge, par exemple – le rend accessible à tous. Enfin, ne nous leurrons pas, à cause de l’argent et de la soif de notoriété. Car il est possible, aujourd’hui, de gagner d’énormes sommes d’argent en participant à des tournois auxquels on peut se qualifier pour un prix tout à fait modique. Ainsi, Chris Moneymaker a ouvert les portes de ce nouvel Eldorado. Ce comptable qualifié aux championnats du monde sur Internet pour 39 dollars a remporté le titre et transformé sa mise en 2,5 millions de dollars!

Les champions de poker sont aujourd’hui des stars à part entière, des virtuoses, même, enviés et adulés. Le poker est désormais élevé au rang de sport, avec tout ce que cela comporte de noblesse, de travail et d’effort. Et c’est ce qu’il doit rester: une compétition, un sport de l’esprit. Loin des clichés du jeu d’argent et des tripots enfumés, même s’il ne faut pas se laisser bercer non plus par des illusions d’argent facile, de gloire et de richesse, le poker offre à tous une chance. D’abord celle d’apprendre à mieux se connaître. Ensuite, celle de se dépasser, de devenir un battant et un gagnant. À condition bien sûr de savoir jouer! Et comme tout, le poker s’apprend et se travaille.

C’est la vocation de ce guide: vous enseigner tout ce dont vous avez besoin pour faire partie des 10 % de joueurs qui gagnent effectivement au poker. Alors bonne lecture et bon apprentissage!

Le Poker Est À La Mode

Et en l’occurrence un poker que l’on appelle "Texas Hold’ em", qui est celui qui se joue dans les compétitions internationales désormais retransmises régulièrement à la télévision. Alors, que votre but soit d’apprendre à jouer ou bien même de savourer les parties de poker télévisées en comprenant les règles, cet ouvrage est pour vous! J’adore le poker et je me souviens encore de ce que je pensais lorsque j’ai commencé à y jouer: "C’est un jeu de hasard, une fois que l’on connaît les règles, il faur surtout avoir de la chance." Pauvre de moi! Je n’avais absolument rien compris! Il y a des règles, certes, et il faut les connaître, mais après il y a tellement plus que cela et c’est ce qui rend ce jeu si passionnant: comment se situe mon jeu par rapport au meilleur jeu possible? Comment utiliser l’ordre de parole des joueurs? Comment essayer d’analyser le fonctionnement des autres joueurs autour de la table? Comment bluffer si j’ai un mauvais jeu? Comment me faire payer le plus possible si j’ai un bon jeu ? La liste des questions pourrait être encore très longue …

Dans les pages qui suivent, vous allez découvrir les règles de base du poker Texas Hold’em, mais vous allez aussi apprendre quelles sont les meilleures mains potentielles, quels sont les pourcentages en votre faveur en fonction des cartes que vous avez, combien de cartes peuvent vous faire gagner, etc. Après cela, il faudra jouer, jouer, jouer et si possible avec de meilleurs joueurs que vous pour vous améliorer le plus vite possible. Et non, je vous arrête tout de suite, il n’est pas utile de dépenser des sommes considérables pour s’amuser au poker. Si vous jouez entre amis, il suffit de décider que 5 000 euros de jetons virtuels correspondent à une somme réelle sans pour autant vous mettre en danger, et vous verrez que le plaisir est le même!
Ce guide a été écrit par une femme, Raquel Azran, et longtemps les femmes ont été peu nombreuses à jouer au poker. Ce retard se comble de plus en plus: il y a d’ailleurs des tournois entièrement féminins. À vous tous, femmes ou hommes, débutants ou débutants avancés, je vous souhaite une bonne lecture, et surtout évitez de me battre si vous me croisez autour d’une table de poker: comme tous les passionnés de jeu, je déteste perdre!

LES DIFFÉRENTES COMBINAISONS DE POKER

Voici tous les jeux de poker possibles, classés du plus fort au plus faible.

Quinte flush royale
Les cartes 10-V-D-R-A, de la même couleur.

Quinte flush
Cinq cartes de la même couleur et qui se suivent.

Carré
Quatre cartes de même valeur.

Full
Trois cartes de même valeur combinées avec deux autres cartes de même valeur, soit un brelan + une paire. Les fulls sont classés entre eux par la valeur des cartes du brelan.
Par exemple, A-A-A-S-S bat D-D-D-A-A.

Couleur
Cinq cartes de même couleur, mais qui ne se suivent pas. On départage deux adversaires ayant tous deux une couleur selon la valeur de la carte la plus haute et, en cas d’égalité, selon la force de la suivante. Par exemple, une couleur A(C),V(C),8(C),5(C),3(C). bat A(C),V(C),7(C),6(C),3(C).

Quinte (également appelée suite)
Cinq cartes qui se suivent mais sont de couleurs différentes.

Brelan
Trois cartes de même valeur associées à deux cartes quelconques.

Deux paires
Un couple de deux cartes de la même valeur, associé à une cinquième carte quelconque. Si deux joueurs ont chacun deux paires, ils sont départagés par la paire la plus forte. Ainsi, AA-VV bat DD-99. Si les deux joueurs ont la même double paire étalée au milieu de la table sur le tapis, alors ils sont départagés par la cinquième carte, appelée le "kicker". Le joueur ayant le meilleur kicker, donc la carte de plus haute valeur, l’emporte. Par exemple, A-A-6-6-R bat A-A-6-6-D.
 
Paire
Deux cartes de même valeur associées à trois cartes quelconques.
 
Hauteur et kicker
Si aucun joueur ne parvient à former l’une des combinaisons ci-dessus, pas même une paire, le gagnant sera celui qui a la plus haute carte (l’As étant la carte la plus forte), c’est-à-dire le meilleur kicker. Cene carte d’accompagnement intervient fréquemment pour départager deux joueurs, puisque cinq cartes sont communes à tous les joueurs.
Par exemple, si le tableau commun affiche D-D-8-5-2 et que vous avez en main D-10, vous serez battu par un joueur ayant RD car votre combinaison de cinq cartes sera D-D-D-10-8, alors que la sienne sera D-D-D-R-8.

TOURNOI OU CASH GAME ? DEUX DISCIPLINES BIEN DISTINCTES

Le tournoi, c’est l’essence même du poker, c’est la compétition. Le but: durer et survivre à tous les autres. Car, quand on n’a plus de jetons, c’est définitivement, terminé!
Pour participer à un tournoi, chaque joueur paie un ticket d’entrée qui lui donne droit à un certain nombre de jetons de départ, le même pour tous, appelé la « cave» : tous les joueurs partent donc déjà sur un pied d’égalité. Le temps de jeu est divisé en rounds (de 30 à 60 minutes en général) ; d’un round à l’autre, les blindes augmentent (en général, elles sont doublées). La structure des blindes, c’est-à-dire leur montant par rapport à la cave de départ et la vitesse de leur augmentation, est très importante.

Quand on arrive à un stade avancé du tournoi, on instaure aussi un système d’antes. Les antes sont des mises obligatoires, dont tous les joueurs doivent s’acquitter à chaque coup et qui viennent ainsi s’ajouter aux blindes. Les antes ont pour buts de constituer des pots intéressants et d’accélérer un peu l’action. Au fil des rounds, de l’augmentation des blindes et du jeu, les joueurs sont progressivement éliminés les uns après les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un: l’heureux vainqueur du tournoi. Celui-ci remporte alors le premier prix, un pourcentage (défini à l’avance) de la cagnotte totale constituée par l’ensemble des droits d’entrée (le prix du ticket multiplié par le nombre d’entrants). Cette cagnotte est appelée « prize pool ». En général, 10 % des participants arrivés parmi les premiers sont rémunérés, selon un pourcentage dégressif Les autres auront eu le mérite de participer!

En cash game, ou partie d’argent, rien de tout cela. Vous ne jouez pas pour un titre, pas avec des jetons qui représentent des masses fictives, mais des mises bien réelles en argent, votre argent. Pas de cave de départ fixe et limitée, seulement une cave minimale. Les blindes n’augmentent pas dans la durée, elles sont définies à l’avance et ne changent pas. En revanche, elles sont liées à la cave minimale. Pas non plus d’antes, et pas d’élimination définitive! En effet, si vous n’avez plus de jetons, il vous suffira d’en reprendre, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes (mais au minimum le montant d’une cave), et ce autant que vous le souhaitez… ou le pouvez. Seul votre portefeuille décidera s’il est temps d’arrêter ou si vous pouvez encore continuer. Toutes ces différences font du tournoi et du cash game deux disciplines bien distinctes, avec leurs buts et leurs stratégies propres. En tournoi, il faut à tout prix survivre. Un faux pas peut vous coûter votre place. Il faut donc être endurant, régulier, préserver son tapis en permanence, réfléchir en termes de stratégie sur la durée, attendre patiemment le bon moment, la bonne occasion, les bonnes carres et le bon coup; parfois très longtemps… Certaines fois, il faudra s’abstenir de jouer pour laisser les autres se faire éliminer, et ainsi se hisser quelques places plus haut. D’autres fois, il faudra prendre des risques et, dès que se présente une occasion, saisir sa chance de doubler son tapis pour ne pas mourir dévoré par les blindes. Bref, un tournoi se pense, se joue et surtout se gère sur la durée, alors que, dans une partie d’argent, le temps n’a aucun effet sur votre Stratégie de jeu. Vous n’avez pas la pression des blindes qui augmentent, des antes, de l’élimination, des places payées, etc. En cash game, chaque coup est indépendant, et le seul but est de gagner de l’argent, pas d’arriver premier d’une compétition.

Ainsi, il n’est pas rare de constater que d’excellents joueurs de tournoi s’avèrent être de mauvais joueurs de cash game et vice versa, car ces deux disciplines font appel à des qualités différentes et s’adaptent plus ou moins bien au tempérament et au style de jeu de chacun (voir le chapitre 3 sur les différents styles et types de joueurs).

LES DIFFÉRENTES VERSIONS NO LIMIT, LIMIT ET POT LIMIT

On peut jouer au Texas Hold’em de trois diffirentes façons.
La plus courante et la plus spectaculaire est évidemment la version No Limit, surnommée la "Cadillac du poker". En No Limit Hold’em, chaque joueur peut, à tout moment de la partie, engager l’intégralité de son tapis, et ce avant le flop, après le flop, après le turn ou après la river. Le joueur annonce alors "all in" (littéralement, "tout y est") ou "tapis", et tous ses jetons sont alors en jeu. Comme on peut l’imaginer, un all in est une arme très puissante, qui donne lieu à des moments de grande intensité émotionnelle, à des rebondissements inattendus et, quelquefois, à des renversements de situation tragiques. Comme nous le verrons plus loin, c’est un outil redoutable à la fois pour protéger un jeu fort mais néanmoins friable, comme pour bluffer. .. totalement ou à moitié!

On rencontre également et de plus en plus souvent la version Limit. Dans une partie de Limit Hold’em 1€/2€, la relance maximale (et aussi minimale) préflop sera de l€, pareil après le flop, et de 2€ au maximum au tum et à la river. Bien entendu, il est possible de surrelancer, mais à chaque fois de 1 ou 2€ au maximum.

Enfin, mais beaucoup plus rarement, le Hold’ em est pratiqué en Pot Limit (prononcez « pote»). La structure des enchères minimales est la même qu’en Limit, mais la mise maximale est, quant à elle, égale à la valeur du pot. Ainsi, le montant d’une mise effectuée par un joueur ne pourra jamais excéder le montant cumulé des mises déjà en jeu. Par exemple, si un joueur mise 50€ dans un pot de 100 €, la relance maximale sera de 250€ : les 50€ pour suivre son enchère, auxquels on ajoute les 200€ que contient donc le pot à ce moment-là. Certains
pensent que le Pot Limit est moins dangereux et donc plus amusant que le No Limit, mais si le pot est déjà bien construit, il suffit d’une surrelance pour atteindre des montants très élevés et entamer sérieusement les tapis ! En fait, ce format est bien plus spécifique à d’autres variantes plus volatiles du poker, telles l’Omaha ou le Seven Stud, par exemple, qui sont davantage des jeux de tirage que le Hold’ em.

TOURNOI FREEZOUT OU TOURNOI AVEC REBUY ET ADD-ON

Il existe aussi deux types de tournoi: les tournois freezout et les tournois avec rebuy et add-on. Pas de panique, nous sommes là pour vous expliquer tous ces termes qui peuvent vous paraître barbares…

Un tournoi freezout est un tournoi où chaque joueur n’a droit qu’à une seule cave. S’il perd tous ses jetons, même sur le premier coup, il est définitivement éliminé du tournoi! Mais n’est-ce pas là la définition même d’un tournoi, me direz-vous? Si, sauf qu’il en existe d’un autre type: ce sont les tournois avec rebuy et add-on (rebuy signifie "racheter" en anglais). Dans ces tournois, il est ainsi possible de racheter des jetons pendant une certaine durée prédéterminée (en général, de 60 à 90 minutes), le montant d’une cave pour le prix du ticket d’entrée. Seule condition: être totalement à sec! Au terme de cette période de rebuy, qui est soit illimitée (bonjour les dégâts!), soit limitée à un seul et unique rebuy, vient ensuite l’add-on. L’add-on est une cave supplémentaire facultative que l’on peut aussi acheter (pour le prix du ticket, l’équivalent de deux caves). Au-delà, le tournoi devient freezout.

Dans le cas des tournois avec rebuy et add-on, la stratégie de jeu est encore un peu différente de celle des tournois freezout. Certains joueurs profitent de la possibilité de se recaver pour pratiquer un poker explosif et ultra-agressif, et prennent un maximum de risques dans l’espoir de se constituer très vite un gros tapis. Quand ça passe, c’est bien, quand ça casse, ça peut vite grever le budget!

Le Casino

Vous aimez jouer? Moi aussi. Et nous ne sommes pas les seuls, si l’on sait que chaque année, les Français jouent 1,5 % du produit intérieur brut de la France. En 2002, la consommation de jeux des Français dépassait 7500 millions d’euros, et sur la saison 2005-2006, dans les casinos français, pas moins de 2,7 milliards d’euros ont été joués. Pourquoi tant de gens consacrent-ils davantage d’argent au jeu sous ses différentes formes qu’au sport, au cinéma ou à la musique? Tout simplement parce que jouer est amusant!
Jouer peut être plus amusant encore quand vous savez ce que vous faites. Or, au casino, savoir jouer correctement implique généralement un investissement intellectuel et émotionnel considérable, dans lequel la plupart des gens ne sont tout simplement pas prêts à se lancer.

Voici un exemple éloquent d’erreur à laquelle on peut normalement s’attendre de la part d’un néophyte: si la mise minimale au black jack est de 100 euros dans un casino et de 10 euros dans un autre, ne revient-il pas évidemment moins cher de jouer dans le second casino? Eh bien, pas du tout! En réalité, à condition de maîtriser une stratégie de base, vous perdrez moins d’argent, au bout du compte, en jouant là où la mise minimale est à 100 euros.

« Comment cela? ", me demanderez-vous. Eh bien, les règles de ce même jeu sont certainement très défavorables aux joueurs dans le premier casino,’ si bien que chaque main coûtera au joueur non averti 25 centimes, tandis qu’avec les règles du black jack à 100 euros, calibrées d’une autre manière, ce coût ne sera que de 20 centimes pour une mise de 100 euros. Et les gains? Eh bien, quand on joue gros, les gains sont bien plus importants.

À quel jeu vaut-il mieux jouer? Baccarat? Black jack? Poker? Roulette? La décision sera fonction de votre compte en banque, de votre goût pour l’action et de votre aptitude à gérer vos émotions au jeu. Le principal objet de ce livre est de vous permettre de faire le point sur vous-même et de comprendre les avantages propres à chaque jeu.

Casino – Introduction

Dans l’Antiquité, déjà, les Chinois et les Égyptiens jouaient. Les Grecs et les Romains adoraient les jeux de hasard. Jules César prit le plus grand risque de sa vie lorsqu’il traversa le Rubicon en déclarant: « Le sort en est jeté! » Même en Amérique, le jeu a déjà une longue histoire. Chez les Amérindiens, les paris étaient traditionnellement interdits, mais c’est avec des loteries que les pères fondateurs financèrent la naissance des États-Unis. On dit que Thomas Jefferson était un joueur invétéré.

Dans notre société aussi, le jeu est plutôt bien accepté. La vitalité des casinos et du Pari mutuel urbain atteste de la légitimité reconnue de cette forme de distraction. Cependant, aussi populaire qu’il soit, le jeu est risqué, surtout au casino.

En voici la raison: ceux qui gèrent les casinos sont des professionnels, des hommes d’affaires avisés qui savent comment réaliser des bénéfices. Ils disposent de la technologie et des ressources nécessaires pour mener à bien des recherches, affiner leur stratégie et faire prospérer leur entreprise.

Pourtant, le client moyen n’est pas un joueur professionnel. C’est le type qui se dit qu’en jouant quelques paquets de billets aux cartes avec son beaufrère, il a une chance de pouvoir s’offrir une belle retraite sur la Côte d’Azur. C’est celle qui, à l’occasion d’un séjour de vacances, décide de compter sur son intuition pour choisir la bonne machine à sous au bon moment. Ou bien ce couple qui est venu passer un week-end à Monte-Carlo, pour changer un peu, et qui se laisse tenter par la roulette.

Un joueur mal préparé – qui ne comprend pas comment tout cela fonctionne ni quelle est la cote – n’a pratiquement aucune chance de battre le casino à son propre jeu. Sachez ceci: ce sont les pertes réalisées par les gogos non avertis qui ont permis de construire, l’un après l’autre, tous les casinos et
les hôtels luxueux qui bordent le Strip, cet impressionnant boulevard de Las Vegas. Il en est de même des casinos d’Atlantic City, de Tahoe et de Reno, et de bien d’autres encore. Dans les jeux d’argent, ne comptez surtout pas sur la chance du débutant, sur la bonne fortune des innocents ni sur l’intuition pour vous servir de guide.

Cela dit, rien ne vous oblige à marcher avec le troupeau jusqu’à l’abattoir. Ce livre vous apporte la connaissance qui vous permettra de faire pencher la balance en votre faveur. En jouant dans les casinos du monde entier, j’ai gagné plus de 1 million de dollars; donc je sais que c’est possible. Suivez mon conseil, instruisez-vous et préparez-vous pour que votre prochaine expérience des jeux soit positive et profitable – même d’un point de vue financier.

Si vous rêvez d’aller découvrir Las Vegas ou Atlantic City, ou si vous aimez flâner au casino à l’occasion d’une escapade à Enghien ou d’un séjour à Deauville, à Biarritz ou à Vittel, alors ce livre vous est destiné. Du black jack au baccarat, du tiercé aux machines à sous, vous trouverez ici l’information essentielle qui vous permettra de gagner à tous les jeux et d’acquérir une expérience élargie du casino.

En termes de complexité comme en termes de risque, les jeux du casino sont très variés. Il est donc essentiel de bien comprendre chaque jeu avant
de pouvoir faire un choix judicieux. Il faut que vous sachiez, par exemple, que le black jack et le poker demandent un savoir-faire, tandis que pour les machines à sous ou le keno, vos capacités intellectuelles ne vous seront d’aucune aide. Au casino, vous êtes libre de miser votre argent où vous voulez, mais ma mission est de vous guider vers les meilleurs jeux (et de vous éloigner des attrape-gogos).

Non seulement je vais vous expliquer soigneusement les détails techniques, les trucs et les stratégies gagnantes de chaque jeu, mais je vais aussi vous proposer un tour d’horizon des notions les plus importantes, par exemple les probabilités, la gestion du capital et le rôle de la chance. Trop souvent ces aspects sont négligés. Pourtant, si vous maîtrisez ces notions, vous aurez davantage de chances de gagner.

Pour moi, le casino n’est ni l’empire du mal, ni un lieu de perdition. Il est vrai, toutefois, que les casinotiers (oui, on les appelle ainsi) n’ont pas intérêt à vous montrer comment mieux jouer et comment maximiser vos chances de gagner. La diffusion d’une telle information irait à l’encontre du principal objectif de leur entreprise: mettre la main sur votre argent.

Casino 101 : le casino comme si vous y étiez

Jai été un fou du golf à l’âge d’or de ce jeu, au moment où Jack Nicklaus et Arnold Palmer régnaient en maîtres. Malgré la présence de ces deux géants, mon idole était Gary Player, un Sud-Africain qui ne payait pas de mine avec sa petite taille. Cela ne l’empêchait pas d’avoir un swing incroyable. Je n’ai jamais compris comment quelqu’un d’aussi petit pouvait envoyer la balle aussi loin.

Croyez-le si vous voulez, le casino ressemble beaucoup au golf. Dans les deux cas, on joue sur une surface verte, mais il y a autre chose. Le golf est affaire de technique, de savoir-faire et de connaissance. Avec leurs swings gracieux et élégants comme les gestes des danseurs, les meilleurs golfeurs nous donnent l’impression qu’ils réussissent sans effort les coups les plus difficiles. Au jeu aussi, les joueurs qui parviennent à orienter les résultats en leur faveur sont ceux qui ont acquis un important savoir et qui ont étudié les bonnes stratégies.

En d’autres termes, pour gagner, les pros du casino ne comptent pas seulement sur la chance; de même que si Tiger Woods est un dieu du golf, ce n’est pas simplement parce que les anges du green l’ont choisi. Et vous pouvez avoir l’impression que les champions de poker sont nés avec des cartes dans la main, mais croyez-moi, ce sont surtout des gens avisés et instruits qui se sont donné la peine d’étudier ce jeu avec minutie.
 
Cela dit, je devine que votre ambition n’est pas de devenir le Tiger Woods du black jack, J’Amélie Mauresmo du keno, ni J’Alain Prost des machines à sous. Vos objectifs sont sans doute plus proches de ceux que je me suis fixés pour le golf: jouer mieux, gagner plus souvent et mieux profiter de J’expérience. Et ces objectifs, vous avez toutes les raisons du monde de penser que vous pouvez les atteindre. Simplement, pour gagner, il faut des connaissances, une stratégie et quelque talent. Vous êtes à la bonne porte. Dans ce chapitre (et plus généralement dans ce livre), vous trouverez de quoi vous préparer comme il convient pour trouver votre swing au casino.