Poker – Preface

Le poker est probablement le jeu de cartes le plus joué au monde. Parmi ses nombreuses variantes, le Texas Hold’em s’est imposé ces dernières années de façon fulgurante, devenant ainsi la référence du poker moderne. Alliant technique, stratégie, psychologie et adrénaline, il s’est engouffré dans toutes les classes sociales, ralliant aussi bien les femmes que les hommes.

Aujourd’hui, porté par les médias, le poker est devenu un véritable sport. Avant de distribuer quelques cartes sur une table de jeu en feutrine parsemée de jetons multicolores, faisons quelques pas dans le passé.

Les origines du poker sont aussi mystérieuses que son nom. Cependant, les historiens s’accordent sur le fait qu’il tire ses racines de deux jeux de cartes en vogue au XVI’ : le nas, un jeu perse et le primera, un jeu européen. On y retrouve des éléments semblables tels que le bluff, la psychologie et les combinaisons à constituer.

Il s’est ensuite très certainement inspiré de jeux qui se sont développés au cours des siècles suivants: le poque, un jeu français, le brag, un jeu anglais ou encore le pochen, un jeu allemand.

L’origine du nom poker viendrait de la déformation du nom du jeu poque, que les premiers colons français, alors exilés en Louisiane, ont importé sur le conti¬nent américain au début du XVI’ siècle.

Le jeu se serait ensuite répandu aux États-Unis pour connaître son heure de gloire au XIX’ siècle, sur les bateaux à aube, dans les saloons et même sur les champs de bataille pendant la guerre de Sécession. À cette époque, le poker fermé (cinq cartes distribuées face cachée à chaque joueur) est le plus pratiqué, et le Stud (une carte face ouverte et quatre cartes face cachée) fait son apparition. Souvent synonyme de règlements de compte et de triche, l’image du poker est contrastée, soulevant des questions de réglementation et légalisation.

Le Texas Hold’em voit le jour au début du xx’ siècle, mais demeure dans l’ombre, effacé par l’engouement pour le poker fermé (draw poker). Hold’em signifie « Prends-les », référant aux cartes communes ouvertes utilisables pour tous les joueurs.

Il faudra attendre les années 1970 pour que le Texas Hold’em acquière ses premières lettres de noblesse, en devenant la variante de poker pratiquée aux Championnats du Monde de Poker, à Las Vegas. Son originalité et sa richesse lui permettent d’évincer, petit à petit, le poker fermé des cow-boys, et de reléguer les autres formes de poker au rang d’outsiders.

Aujourd’hui, le poker ne connaît plus de frontières, propulsé par Internet et adulé par les stars du showbiz. Le nombre d’amateurs et de professionnels ne cessant d’augmenter, les parties privées, les cercles de jeux et les salles de poker de casinos se développent pour absorber la demande. L’image ternie du poker par l’argent sale ou les mafieux en tout genre, s’est effacée au profit d’un visage sain, sportif et compétitif.

Des légendes voient le jour sous les yeux admiratifs des novices bercés de rêves et d’illusions. Une chose est sûre en tout cas: tout le monde a sa chance, mais seuls les bons joueurs quittent la table avec plus d’argent qu’ils n’en ont apporté. Et ce sera votre cas…

Texas Hold’em – Les Regles 1

Avant de pénétrer les arcanes du Texas hold’em, voici ce qu’il vous faut savoir.

1. Avant de débuter

Le jeu de cartes
Le Texas hold’em se joue avec un jeu de 52 cartes constitué comme suit:
– 13 cartes cœur(C) de l’As au Roi
– 13 cartes pique(P) de l’As au Roi
– 13 cartes carreau(CA) de l’As au Roi
– 13 cartes trèfle(T) de l’As au Roi
Le jeu est constitué de 4 couleurs.
On nomme couleur les treize cartes de même signe.

La valeur des cartes

Contrairement aux idées reçues, aucune couleur ne prévaut sur une autre. Par exemple, sans association complémentaire avec les cartes du board la main V(T) 3(CA) a la même valeur que la main V(C) 3(T).     ‘
Il existe néanmoins un rapport de force entre les valeurs des cartes. Par ordre croissant, de la valeur la plus faible à la valeur la plus forte: 2, 3, 4, 5, 6, 7,8,9,10, Valet, Dame, Roi, As.
Ainsi, une Dame est plus forte qu’un 3.

Texas Hold’em – Les Combinaisons 2

Suite

7(T), 8(CA), 9(CA), 10(CA), V(C)

Une suite est constituée de cinq cartes consécutives d’au moins deux couleurs (cinq cartes consécutives de même couleur composant une quinte flush, la combinaison la plus forte).
À noter qu’il est possible de composer deux suites différentes avec l’As. Vous pouvez ainsi faire une suite de l’As au 5 (la plus faible) ou du 10 à l’As (la plus forte).
Il n’est pas possible de composer une suite à cheval sur l’As comme D(T), R(T), A(C), 2(C), 3(CA).
Si deux suites se présentent, la suite la plus haute l’emporte . Ainsi, la main 8(CA), 9(C), 10(C), V(T), D(T) est plus forte que la main 4(T), 5(CA), 6(P), 7(CA), 8(T).

Couleur                 

2(C), 7(C), V(C), 5(C), R(C)

Une couleur est la combinaison de cinq cartes de même couleur qui ne sont pas consécutives.
Pour départager deux couleurs, il faut considérer la carte la plus haute; en cas d’égalité, la deuxième carte la plus haute et ainsi de suite.
 

Full

3(C), 3(T), 3(CA), D(C), D(CA)

Le full est la combinaison d’un brelan et d’une paire.
Si deux fulls se présentent, c’est la hauteur du brelan qui est déterminante. Ainsi la main 5(C), 5(CA), 5(P), 6(T), 6(CA) est plus forte que la main
3(T), 3(CA), 3(P), R(C), R(CA).

Carré

A(C), A(CA); A(P), A(T), 9(CA)
 
Le carré est composé de quatre cartes de même valeur et d’une carte quelconque.
Le carré dont la valeur est la plus haute l’emporte sur le carré dont la valeur est la plus basse.

Quinte flush             

5(T), 6(T), 7(T), 8(T), 9(T)
                
La quinte flush est une suite de même couleur.
Tout comme la suite, si deux quintes flush se présentent, c’est la hauteur de la suite qui est déterminante.

                    
Quinte flush royale             

10(CA), V(CA). D(CA), R(CA), A(CA)

C’est la quinte flush la plus haute et la main la plus forte au poker. La main de rêve…

Texas Hold’em – Les Combinaisons 1

Les combinaisons
Une combinaison est une association de cinq cartes.
Un des principes fondamentaux au poker est de constituer la combinaison la plus forte. Par ordre croissant, vous trouverez toutes les combinaisons possibles au poker.

Rien

R(T), 9(C), 3(CA), 8(T), V(P)
 
C’est la plus faible des combinaisons. Les cinq cartes ne pouvant s’associer pour constituer une des combinaisons listées ci-dessous (paire, brelan … ), la main est presque nulle. Pour départager deux mains identiques, on considère la valeur de la carte la plus haute. En cas d’égalité, on prend la deuxième carte et ainsi de suite, tant que l’égalité n’est pas brisée.
Si deux mains sont strictement identiques (cinq cartes de même valeur), le pot est alors partagé équitablement.
La main A(T), 10(P), V(CA), 2(C), 4(T) est donc meilleure que la main 7(T), 10(P), 8(T), 3(T), A(P), car le V(P), deuxième meilleure carte, l’emporte sur le 10(P).


Paire  
                   

D(C), D(T), 7(CA), 5(C), 6(T)                

Une paire est constituée de deux cartes de même valeur et de trois cartes de différentes valeurs.
Une paire de Rois est bien sûr plus forte qu’une paire de 3.
En cas d’égalité, c’est-à-dire deux paires de même valeur, c’est la troisième carte la plus haute qui détermine le gagnant.
Ainsi la main 8(P), 3(T), V(CA), V(C), 4(C) l’emporte sur la main D(C), V(T), 8(P), 9(P), 8(T).

Deux paires

3(P), 3(T), V(CA), V(C), 4(C)
 
Soit deux fois deux cartes de même valeur (mais de valeur différente entre elles) plus une carte à la valeur différente des deux premières.
Si deux joueurs présentent deux paires chacun, c’est la paire la plus haute qui détermine le gagnant. Ainsi la main 8(P), 8(CA), D(T), D(CA), 6(T) est meilleure que V(P), V(CA), 10(T), 10(C), A(C).
En cas d’égalité, c’est-à-dire quand deux joueurs détiennent deux paires identique, c’est la valeur de la cinquième carte qui est déterminante.


Brelan

4(T), 4(C), 4(CA), R(CA), D(T)

Un brelan est constitué de trois cartes de même valeur et de deux cartes de valeurs différentes entre elles.
Si plusieurs brelans sont présentés, c’est le brelan de valeur la plus haute qui l’emporte.

Texas Hold’em – Les Regles 2

Les caves
Généralement, quand vous vous asseyez à une table de poker, tous les joueurs engagent la partie avec la même somme d’argent. C’est ce qu’on appelle la cave. Ainsi, une cave à 100 euros signifie que chaque joueur doit se munir de 100 euros, sous forme de jetons ou d’argent, pour intégrer la partie.
Certaines parties permettent de se recaver. Cela signifie qu’un joueur ayant perdu la totalité de sa cave a la possibilité d’acheter une autre cave, généralement de même valeur que la première, pour rester dans la partie.

Le pot
On appelle pot la somme d’argent provenant des différentes mises des joueurs. Le pot est au milieu du tapis et il est convoité par tous les joueurs.

Le coup
Un coup est la phase de jeu entre la distribution des premières cartes et le gain du pot.
Une fois le pot remporté, de nouvelles cartes sont distribuées et un deuxième coup débute.

Le nombre de joueurs
Même s’il est possible de distribuer 22 mains avec un paquet de 52 cartes au Texas hold’em en comptant les burned cards, une partie se joue au maximum à douze joueurs.
A contrario, il est possible de jouer en heads up, c’est-à-dire à deux joueurs.

Les burned cards
Pour éviter toute triche potentielle, la première carte du dessus du jeu est brûlée (burned card) avant chaque tour de distribution de cartes. Brûlée signifie mise à l’écart, hors du jeu.
Ainsi une carte est brûlée avant la première distribution des pocket cards, une avant le flop, une avant la turn et une avant la river, soit quatre cartes par partie si le showdown est atteint.

Les cartes ouvertes et les cartes fermées
Une carte est dite ouverte si son identité est visible par l’ensemble des joueurs. Au Texas hold’em, une carte ouverte devient la propriété de tous les joueurs. À l’opposé, une carte est dite fermée si son identité est cachée de tous les joueurs de la table. Seul le joueur pour lequel cette carte a été distribuée a le droit de la regarder. Cette carte ne peut être utilisée que par le joueur auquel elle a été distribuée.

Les Regles Et Le Jargon De Base Du Texas Hold’em

Un adage courant concernant le Texas Hold’ em affirme ceci : "Il suffit de cinq minutes pour en comprendre les règles, mais il faut une vie entière pour le maîtriser!" C’est le défi que tentera de relever cet ouvrage: vous expliquer rapidement mais clairement les règles du jeu, et tenter de vous apprendre à exploiter au mieux ces connaIssances.

Le Texas Hold’ em, plus couramment appelé le Hold’ em, est une des nombreuses variantes de ce qu’on nomme le "poker ouvert". Chaque joueur combine une main de deux cartes – qu’il est seul à connaître – avec un tableau de cinq cartes communes étalées, par étapes, au milieu de la table. Le but est de former la meilleure main de poker possible avec les sept cartes disponibles. On utilise les deux cartes de sa main, mais on peut tout aussi bien n’en utiliser qu’une, voire aucune (si la meilleure combinaison possible est déjà constituée par le tableau des cinq cartes communes). Chaque joueur dispose de jetons qui représentent des sommes définies, soit virtuelles (comme dans le cas d’un tournoi), soit bien réelles (en parties d’argent, ou cash game). Lensemble des jetons de chaque joueur constitue son tapis. Pour participer à un coup de poker, il faut impérati¬vement miser une partie de son tapis, voire son intégralité (voir plus loin), dans l’espoir de remporter les mises des autres joueurs.

 

• LE BOUTON
Dans les parties privées, chaque joueur distribue à son tour. Dans les structures plus formelles que sont les casinos et les cercles de jeu, en revanche, le donneur est toujours la même personne: il s’agit du croupier. C’est alors un objet rond, généralement frappé du mot "dealer" (qui, en anglais, signifie "donneur"), qui indique à tous le donneur virtuel de chaque coup. On appelle cet objet le "bouton").
Le bouton se déplace autour de la table dans le sens des aiguilles d’une mon¬tre. Quand vous serez au bouton, vous parlerez et miserez en dernier, ce qui constitue un net avantage.

• LE COUP COMMENCE …
Avant que les cartes ne soient distribuées, les deux joueurs assis directement à la gauche du croupier doivent placer des mises forcées appelées "blindes"; le premier joueur est la petite blinde et le second la grosse blinde, qui vaut le double de la petite (par exemple, 2€ et 4€). Notez que, dans les parties d’argent, le montant des blindes est fixe, alors qu’il augmente régulièrement lors d’un tournoi. Le croupier distribue ensuite à chaque joueur deux cartes fermées et individuelles. Ces cartes constituent votre main de départ. Ensuite, le tour d’enchères s’amorce, dans le sens des aiguilles d’une montre. Chaque joueur a alors trois options: passer (ou se coucher; fold, en anglais), c’est-à-dire jeter ses cartes sans rien miser; suivre, ou caller, c’est-à-dire entrer dans le coup en payant uniquement le montant de la grosse blinde (4€ dans notre exemple) ; relancer (raise), c’est-à-dire miser au minimum le double de la grosse blinde et au maximum l’intégralité de ses jetons (appelé "tapis"). Si un joueur relance et que personne ne décide de suivre son enchère, il remporte le pot (l’ensemble des mises) et le coup s’arrête là. Sinon, une fois le tour d’enchères terminé, le croupier retourne trois cartes au milieu de la table: c’est le flop. Ces trois cartes communes complètent les deux cartes cachées de chacun des joueurs encore en lice. S’amorce alors un deuxième tour d’enchères sur le même principe que le premier, chaque joueur pouvant passer, miser, relancer (selon l’intérêt que le flop procure à son jeu) ou encore checker. Quand un joueur dit "check" ou "parole", cela signifie qu’il décide de ne pas miser mais qu’il reste dans le coup et se réserve le droit de passer ou de miser quand les autres joueurs se seront déclarés. Encore une fois, si un joueur mise et qu’il n’est pas payé, le coup s’arrête. Après ce deuxième tour d’enchères, le croupier retourne une quatrième carte commune appelée le turn (le véritable terme français est le "tournant", mais il est rarement utilisé). S’ensuit alors un troisième tour d’enchères, sur le même principe que le précédent. Enfin, le croupier retourne une cinquième et dernière carte, appelée la river (la "rivière", dans la langue de Molière, mais, comme pour le turn, l’équivalent français est assez peu courant). Le tableau des cinq cartes communes, le board, est enfin complet. Un dernier tour d’enchères vient clore les débats.

Trois éventualités peuvent alors se présenter:
• un joueur mise et tous les autres encore dans le coup passent. Le joueur remporte le pot sans avoir à montrer ses cartes
• un joueur mise et un ou plusieurs callent, c’est-à-dire qu’ils payent cette enchère "pour voir";
• tout le monde checke.

Dans ces deux derniers cas, on procède au showdown, l’"abattage". Les joueurs encore dans le coup découvrent leurs cartes. Le joueur qui possède la meilleure main de poker de cinq cartes, en l’occurrence la meilleure combinaison formée à partir des cinq cartes communes et des deux cartes individuelles, remporte le coup et empoche tous les jetons misés lors des quatre tours d’enchères. En cas d’égalité entre deux joueurs, le pot est partagé. 

Le Poker

A la question : "Que fais-tu ce soir?", on s’entend de plus en plus fréquemment répondre: "Ce soir, c’est poker!" Que ce soit en privé, pour de conviviales parties entre amis, ou dans les lieux dédiés (casinos, clubs), les Français de tous âges et de tous horizons sociaux s’adonnent désormais au Texas Hold’em. Cette variante du poker, celle pratiquée dans les championnats du monde à Las Vegas, existe depuis des décennies au États-Unis mais n’aura mis que deux petites années à s’imposer dans l’Hexagone. La preuve, par la télévision et les nombreuses chaînes qui retransmettent désormais les tournois internationaux, par la presse, qui en parle régulièrement, par l’Internet et son foisonnement de sites consacrés au jeu, par les clubs et les associations qui fleurissent partout en France, par les nombreuses personnalités qui affichent sans complexes leur passion pour le poker. Autant de facteurs qui accompagnent cette déferlante et l’extra¬ordinaire engouement que suscite le poker de ce côté-ci de l’Atlantique.

Mais pourquoi le poker fascine-t-il autant? Pourquoi cette fièvre qui n’épargne quasiment personne? D’abord parce que le poker est un savant mélange de ruse, de compétition, de stratégie et d’adrénaline. Ensuite parce que l’apparente simplicité du jeu – à l’inverse des échecs ou du bridge, par exemple – le rend accessible à tous. Enfin, ne nous leurrons pas, à cause de l’argent et de la soif de notoriété. Car il est possible, aujourd’hui, de gagner d’énormes sommes d’argent en participant à des tournois auxquels on peut se qualifier pour un prix tout à fait modique. Ainsi, Chris Moneymaker a ouvert les portes de ce nouvel Eldorado. Ce comptable qualifié aux championnats du monde sur Internet pour 39 dollars a remporté le titre et transformé sa mise en 2,5 millions de dollars!

Les champions de poker sont aujourd’hui des stars à part entière, des virtuoses, même, enviés et adulés. Le poker est désormais élevé au rang de sport, avec tout ce que cela comporte de noblesse, de travail et d’effort. Et c’est ce qu’il doit rester: une compétition, un sport de l’esprit. Loin des clichés du jeu d’argent et des tripots enfumés, même s’il ne faut pas se laisser bercer non plus par des illusions d’argent facile, de gloire et de richesse, le poker offre à tous une chance. D’abord celle d’apprendre à mieux se connaître. Ensuite, celle de se dépasser, de devenir un battant et un gagnant. À condition bien sûr de savoir jouer! Et comme tout, le poker s’apprend et se travaille.

C’est la vocation de ce guide: vous enseigner tout ce dont vous avez besoin pour faire partie des 10 % de joueurs qui gagnent effectivement au poker. Alors bonne lecture et bon apprentissage!

Le Poker Est À La Mode

Et en l’occurrence un poker que l’on appelle "Texas Hold’ em", qui est celui qui se joue dans les compétitions internationales désormais retransmises régulièrement à la télévision. Alors, que votre but soit d’apprendre à jouer ou bien même de savourer les parties de poker télévisées en comprenant les règles, cet ouvrage est pour vous! J’adore le poker et je me souviens encore de ce que je pensais lorsque j’ai commencé à y jouer: "C’est un jeu de hasard, une fois que l’on connaît les règles, il faur surtout avoir de la chance." Pauvre de moi! Je n’avais absolument rien compris! Il y a des règles, certes, et il faut les connaître, mais après il y a tellement plus que cela et c’est ce qui rend ce jeu si passionnant: comment se situe mon jeu par rapport au meilleur jeu possible? Comment utiliser l’ordre de parole des joueurs? Comment essayer d’analyser le fonctionnement des autres joueurs autour de la table? Comment bluffer si j’ai un mauvais jeu? Comment me faire payer le plus possible si j’ai un bon jeu ? La liste des questions pourrait être encore très longue …

Dans les pages qui suivent, vous allez découvrir les règles de base du poker Texas Hold’em, mais vous allez aussi apprendre quelles sont les meilleures mains potentielles, quels sont les pourcentages en votre faveur en fonction des cartes que vous avez, combien de cartes peuvent vous faire gagner, etc. Après cela, il faudra jouer, jouer, jouer et si possible avec de meilleurs joueurs que vous pour vous améliorer le plus vite possible. Et non, je vous arrête tout de suite, il n’est pas utile de dépenser des sommes considérables pour s’amuser au poker. Si vous jouez entre amis, il suffit de décider que 5 000 euros de jetons virtuels correspondent à une somme réelle sans pour autant vous mettre en danger, et vous verrez que le plaisir est le même!
Ce guide a été écrit par une femme, Raquel Azran, et longtemps les femmes ont été peu nombreuses à jouer au poker. Ce retard se comble de plus en plus: il y a d’ailleurs des tournois entièrement féminins. À vous tous, femmes ou hommes, débutants ou débutants avancés, je vous souhaite une bonne lecture, et surtout évitez de me battre si vous me croisez autour d’une table de poker: comme tous les passionnés de jeu, je déteste perdre!

LES DIFFÉRENTES COMBINAISONS DE POKER

Voici tous les jeux de poker possibles, classés du plus fort au plus faible.

Quinte flush royale
Les cartes 10-V-D-R-A, de la même couleur.

Quinte flush
Cinq cartes de la même couleur et qui se suivent.

Carré
Quatre cartes de même valeur.

Full
Trois cartes de même valeur combinées avec deux autres cartes de même valeur, soit un brelan + une paire. Les fulls sont classés entre eux par la valeur des cartes du brelan.
Par exemple, A-A-A-S-S bat D-D-D-A-A.

Couleur
Cinq cartes de même couleur, mais qui ne se suivent pas. On départage deux adversaires ayant tous deux une couleur selon la valeur de la carte la plus haute et, en cas d’égalité, selon la force de la suivante. Par exemple, une couleur A(C),V(C),8(C),5(C),3(C). bat A(C),V(C),7(C),6(C),3(C).

Quinte (également appelée suite)
Cinq cartes qui se suivent mais sont de couleurs différentes.

Brelan
Trois cartes de même valeur associées à deux cartes quelconques.

Deux paires
Un couple de deux cartes de la même valeur, associé à une cinquième carte quelconque. Si deux joueurs ont chacun deux paires, ils sont départagés par la paire la plus forte. Ainsi, AA-VV bat DD-99. Si les deux joueurs ont la même double paire étalée au milieu de la table sur le tapis, alors ils sont départagés par la cinquième carte, appelée le "kicker". Le joueur ayant le meilleur kicker, donc la carte de plus haute valeur, l’emporte. Par exemple, A-A-6-6-R bat A-A-6-6-D.
 
Paire
Deux cartes de même valeur associées à trois cartes quelconques.
 
Hauteur et kicker
Si aucun joueur ne parvient à former l’une des combinaisons ci-dessus, pas même une paire, le gagnant sera celui qui a la plus haute carte (l’As étant la carte la plus forte), c’est-à-dire le meilleur kicker. Cene carte d’accompagnement intervient fréquemment pour départager deux joueurs, puisque cinq cartes sont communes à tous les joueurs.
Par exemple, si le tableau commun affiche D-D-8-5-2 et que vous avez en main D-10, vous serez battu par un joueur ayant RD car votre combinaison de cinq cartes sera D-D-D-10-8, alors que la sienne sera D-D-D-R-8.

TOURNOI OU CASH GAME ? DEUX DISCIPLINES BIEN DISTINCTES

Le tournoi, c’est l’essence même du poker, c’est la compétition. Le but: durer et survivre à tous les autres. Car, quand on n’a plus de jetons, c’est définitivement, terminé!
Pour participer à un tournoi, chaque joueur paie un ticket d’entrée qui lui donne droit à un certain nombre de jetons de départ, le même pour tous, appelé la « cave» : tous les joueurs partent donc déjà sur un pied d’égalité. Le temps de jeu est divisé en rounds (de 30 à 60 minutes en général) ; d’un round à l’autre, les blindes augmentent (en général, elles sont doublées). La structure des blindes, c’est-à-dire leur montant par rapport à la cave de départ et la vitesse de leur augmentation, est très importante.

Quand on arrive à un stade avancé du tournoi, on instaure aussi un système d’antes. Les antes sont des mises obligatoires, dont tous les joueurs doivent s’acquitter à chaque coup et qui viennent ainsi s’ajouter aux blindes. Les antes ont pour buts de constituer des pots intéressants et d’accélérer un peu l’action. Au fil des rounds, de l’augmentation des blindes et du jeu, les joueurs sont progressivement éliminés les uns après les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un: l’heureux vainqueur du tournoi. Celui-ci remporte alors le premier prix, un pourcentage (défini à l’avance) de la cagnotte totale constituée par l’ensemble des droits d’entrée (le prix du ticket multiplié par le nombre d’entrants). Cette cagnotte est appelée « prize pool ». En général, 10 % des participants arrivés parmi les premiers sont rémunérés, selon un pourcentage dégressif Les autres auront eu le mérite de participer!

En cash game, ou partie d’argent, rien de tout cela. Vous ne jouez pas pour un titre, pas avec des jetons qui représentent des masses fictives, mais des mises bien réelles en argent, votre argent. Pas de cave de départ fixe et limitée, seulement une cave minimale. Les blindes n’augmentent pas dans la durée, elles sont définies à l’avance et ne changent pas. En revanche, elles sont liées à la cave minimale. Pas non plus d’antes, et pas d’élimination définitive! En effet, si vous n’avez plus de jetons, il vous suffira d’en reprendre, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes (mais au minimum le montant d’une cave), et ce autant que vous le souhaitez… ou le pouvez. Seul votre portefeuille décidera s’il est temps d’arrêter ou si vous pouvez encore continuer. Toutes ces différences font du tournoi et du cash game deux disciplines bien distinctes, avec leurs buts et leurs stratégies propres. En tournoi, il faut à tout prix survivre. Un faux pas peut vous coûter votre place. Il faut donc être endurant, régulier, préserver son tapis en permanence, réfléchir en termes de stratégie sur la durée, attendre patiemment le bon moment, la bonne occasion, les bonnes carres et le bon coup; parfois très longtemps… Certaines fois, il faudra s’abstenir de jouer pour laisser les autres se faire éliminer, et ainsi se hisser quelques places plus haut. D’autres fois, il faudra prendre des risques et, dès que se présente une occasion, saisir sa chance de doubler son tapis pour ne pas mourir dévoré par les blindes. Bref, un tournoi se pense, se joue et surtout se gère sur la durée, alors que, dans une partie d’argent, le temps n’a aucun effet sur votre Stratégie de jeu. Vous n’avez pas la pression des blindes qui augmentent, des antes, de l’élimination, des places payées, etc. En cash game, chaque coup est indépendant, et le seul but est de gagner de l’argent, pas d’arriver premier d’une compétition.

Ainsi, il n’est pas rare de constater que d’excellents joueurs de tournoi s’avèrent être de mauvais joueurs de cash game et vice versa, car ces deux disciplines font appel à des qualités différentes et s’adaptent plus ou moins bien au tempérament et au style de jeu de chacun (voir le chapitre 3 sur les différents styles et types de joueurs).